CAMERA MEME PAS PEUR !!!
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La vidéosurveillance semble être le seul remède à tous les maux de l’insécurité ce qui peut expliquer qu’une partie de la majorité comme de l’opposition ont voté POUR l’installation de caméras sur la voie publique à Nanterre. Quant à nous, nous vous proposons de vous expliquer les raisons, par-delà l’atteinte aux libertés individuelles, de notre vote CONTRE en vous relatant un fait ayant des ressemblances avec des évènements ayant eu lieu et en vous rappelant trois dates.

PROCES VERBAL

 

« Nous,   Michel Lepolicier

Gardien de la paix

Agent de Police Judiciaire en résidence à Paris

— Etant au service, —

— Agissant conformément aux instructions permanentes du commissaire de Paris XVI°. —

— Constatons que se présente devant nous Mme Inès Delaterrasse, née le 10 mai 1981 à Nanterre demeurant 3 rue des caméras à Nanterre, agent commerciale qui nous déclare : —

— « Je suis venu déposer plainte contre X pour vol de mon sac à main —

— Voici les faits, le 24 février 2017, je me promenais aux abords du Parc des Princes. —

— J’avais mon sac Krmès à la main quand une personne ayant la capuche de son sweet sur la tête s’est précipitée sur moi et me l’a arraché. —

— Cet individu est parti en courant au coin de la rue où l’attendait une autre personne en scooter, —

— Ils sont partis tous les deux sur le scooter —

— J’ai crié « au secours » —

— Un monsieur est venu vers moi me demandant si je n’avais rien de cassé et il m’a conseillé de porter plainte qu’avec les caméras le mal est toujours fait mais qu’elles permettent de retrouver l’agresseur. —

— Je suis donc venu vous voir pour savoir ce que vous pouvez faire pour moi même si je sais que la vidéo de mon agression ne résoudra pas mon traumatisme ni mes soucis administratifs.—

—Je n’ai rien d’autre à ajouter —

— Après lecture faite personnellement, la déclarante persiste et signe avec nous le présent procès-verbal –»

 

En 2003, la police de proximité est supprimée par le gouvernement de droite de l’époque. Or, cette police est considérée par les spécialistes de la lutte contre la délinquance comme la seule réponse valable à la délinquance au quotidien. Depuis cette date, elle n’a jamais été remise en place.

 

En 2011, les magistrats de la Cour des comptes indiquent que la demande de vidéosurveillance doit être mise plus sur le compte d’un sentiment d’insécurité que sur la montée de la délinquance. A ce jour, rien n’est venu démentir cette affirmation.

 

En 2013, un rapport d’information du Sénat chiffre à 134 millions d’euros le budget versé par l’Etat en six ans pour équiper les villes de France, hors Paris, de caméras. Aujourd’hui, en période de restriction budgétaire allons-nous investir dans de la vidéosanction sans incidence sur l’insécurité?

 

Alors, plutôt que des caméras : privilégions l’humain et la prévention, développons le nombre d’agent de la tranquillité publique et de médiateur de nuit, élargissons les compétences des agents de la surveillance de la voie publique !

Tribune à paraître dans le Nanterre Info d’Avril 2015