92+75+93+94 ou 92+78 = ?
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Depuis des décennies, l’existence des différents échelons institutionnels français, commune, département, région qualifiée de « mille-feuille » est dénoncée par le plus grand nombre au prétexte que cela est source de gaspillage et de complexité administrative. Quant à nous écologistes, nous avons toujours défendu le fait régional respectant la nature, les peuples et les traditions et par là même demandé la suppression du niveau départemental tout en étant conscients de garder une nécessaire proximité.

En 1789, au moment de la création des départements, il fallait rationnaliser le découpage territorial de la France et rendre accessible à tous les services administratifs. L’outil de ce travail fut le département qui devait tenir compte tant de la réalité territoriale que de la possibilité d’accéder au chef lieu du département en une journée de cheval. Deux cent vingt cinq ans plus tard, l’outil a été utile certes, mais n’est-il pas désormais obsolète, surtout dans des sociétés très urbanisés comme la nôtre ?

 

Une vraie refonte de nos institutions locales doit être menée surtout avec le développement de l’e-administration. Néanmoins, elle doit se faire en concertation avec les citoyens et les élus tout en ayant en tête les deux principes suivants : maintien du service public et égalité de tous devant la loi.

 

Quant à nous, nanterriens et altoséquanais, le Premier ministre a proposé que le département des Hauts-de-Seine fusionne avec ceux de Paris (75), de la Seine Saint-Denis (93) et du Val-de-Marne (94). Cela sonne comme le rétablissement du département de la Seine qui a disparu le 1° janvier 1969. En dehors de toute considération politique, ironiquement on peut se poser encore une fois la question si l’histoire n’est pas un éternel recommencement !?

 

Mais par delà cet effet d’annonce, il convient de réfléchir dès maintenant sur l’avenir de la gestion de services actuellement pris en charge par le département comme par exemple ceux de la maison départementale des personnes handicapées, des collèges ou encore du RSA.

 

Il faut également se pencher au plus vite sur le suivi du dossier des grands travaux menés actuellement par le département des Hauts-de-Seine et en particulier ceux concernant la création d’une cité musicale située sur l’île Seguin à Boulogne-Billancourt pour un montant total estimé à 540 millions d’euros ou encore ceux concernant la création d’un immeuble de bureaux attenant à l’enceinte sportive et de loisirs l’ARENA estimé à 180 millions d’euros. Si le département disparaît ; la nouvelle entité qui lui succédera acceptera t-elle de prendre en charge le coût de ces projets ?

 

La réponse de l’actuel président en sursis du Conseil général des Hauts-de-Seine ne s’est pas fait attendre. Il propose que son département fusionne avec celui des Yvelines (78) empêchant selon lui la fusion proposée par le Premier ministre.

 

Au regard des enjeux financiers et de pouvoirs, la bataille sur la disparition-fusion du département des Hauts-de-Seine s’annonce rude. Elle peut nous réserver encore beaucoup de surprises dans les semaines qui viennent ; en espérant que la raison et le bon sens prévaudront.