Inquiétudes autour du projet de poste électrique
Partager

Le 30 janvier dernier, Julien Sage présentait aux riverains de la Boule le projet de poste électrique déposé par RTE/ERDF.

Ce projet serait nécessaire, selon ERDF, pour assurer le développement de la consommation électrique dans les environs de la boucle Nord des Hauts-de-Seine, soumise à une forte augmentation de la population ces dernières années. A ce projet s’ajoute une ligne à très haute tension, souterraine, qui traversera Nanterre jusqu’à Puteaux. A cette occasion, de nombreux habitants nous ont interpellé sur les questions de santé liées aux ondes électromagnétiques, sur l’emplacement de ce projet et les conséquences. Voici les informations que nous avons et notre avis sur ce dossier.

Pourquoi avoir choisi cet emplacement ?

RTE était propriétaire depuis plusieurs années d’un terrain, à l’angle de la place de la Boule et de la rue de St-Cloud. Cette réserve foncière était prévue pour accompagner le développement des quartiers sud de Nanterre.
Lorsque RTE/ERDF ont fait savoir que le temps était venu pour la réalisation de cet équipement électrique, la ville à souhaité leur proposer un autre emplacement, moins valorisé. Mais l’opérateur électrique souhaite que l’équipement soit implanté dans ce quartier qui est au croisement de plusieurs zones de consommation. Dans un soucis de cohérence urbaine, le terrain propriété jusqu’alors du Conseil Général leur a été proposé. Celui ci, plus grand, permet d’installer différemment le poste électrique, a semblé convenir aux besoins de RTE/ERDF, qui a accepté l’échange.
La convention pour l’échange du terrain à été voté à l’unanimité du Conseil Municipal, y compris par l’opposition. Le Conseil Général à lui même validé la transaction.
Il est bien évident que la ville, au vu de l’évolution du secteur, aurait préféré installer cet équipement plus dans la zone d’activité des Champs Pierreux ou dans une des zones industrielles de la ville. La Boule, l’avenue Clémenceau sont des secteurs hautement valorisables sur lesquels il y a de nombreuses demandes, pour la création de logements, d’équipements, ou même de bureaux…

Pourquoi ne pas le remettre à son ancien emplacement ?

Il s’agit de la proposition faite dans un article du Parisien par un conseiller municipal d’opposition, estimant que le transformateur serait « à l’écart » des pavillons… en réalité, dans l’environnement direct impacté par les ondes électromagnétiques de chaque site (environ une vingtaine de mètres), il y a autant d’habitants quel que soit le terrain. De plus, la compacité du terrain situé rue de St Cloud/place de la Boule augmenterait l’exposition extérieure aux ondes électromagnétiques. Ces propos démontrent le peu de connaissance du territoire de l’élu en question et le mépris de la santé des riverains en règle générale, quels qu’ils soient. Curieuse méthode pour un élu dont le groupe à voté favorablement la convention d’échange avec RTE/ERDF!
Quand aux « logements de standings », il s’agit pour moitié… de logements sociaux.

La question de la santé publique a-t-elle été prise en compte ?

Lorsque RTE/ERDF ont déposé leur dossier de permis de construire, la commune n’a le droit que de le regarder sous l’angle des règles d’urbanismes, applicable aux particuliers comme aux entreprises. Il n’y a aucun droit dérogatoire. Il incombe donc au dépositaire du dossier de respecter la règlementation et d’en fournir les garanties lors de l’enquête publique.
Lors de la réunion du 30 janvier, Julien Sage a tenu à rappeler les droits et devoirs de la municipalité concernant l’implantation d’équipements susceptibles d’émettre des ondes électromagnétiques: comme pour les antennes relais, le droit des collectivités est aujourd’hui quasi nul. L’avis de la commune ne compte que sur les aspects règlementaires d’urbanisme, éventuellement du bruit.
Pendant cette présentation, l’opérateur à affirmé être au maximum 10 fois en dessous de la norme française concernant les ondes électromagnétique. Cela reste cependant largement supérieur au seuil constaté par des études, au partir duquel des effets sur la santé pourraient être constatés.

Quelles sont les actions possibles ?

Pendant la réunion, Julien Sage a fortement insisté pour que les riverains fassent part de leur inquiétudes, de leurs questions auprès du commissaire enquêteur en charge de l’enquête publique. Celui ci devra émettre un avis qui tienne compte à la fois de la réglementation, de l’avis des riverains, du dossier présenté et des efforts consentis par l’opérateur.
Ce n’est qu’une fois le rapport rédigé par le commissaire enquêteur que des négociations ou des recours pourront être posés par les différentes parties prenantes.

Quel est l’avis d’EELV sur cette question ?

Un problème de production électrique. Tout d’abord, il nous semble primordial de rappeler que ce type d’équipement, surdimensionné, n’existe que parce qu’il existe une production centralisée de l’énergie. Si la production était déconcentrée et la consommation électrique contenue, les problématiques liées aux questions de lignes à très haute tension ou aux transformateurs électriques seraient fortement réduites. Nous soutenons toujours l’objectif de réduire la part du nucléaire pour réduire la concentration de la production énergétique, et donc des équipements de ce type.
Un projet bien argumenté, mais qui ne tient pas compte des dernières études. Comme toujours, la norme française colle peu aux réalités constatées par les études scientifiques. Le seuil actuel de 100 microtesla est 250 fois supérieur à celui a partir duquel des risques statistiques ont pu être constatés. En ce sens, le projet de RTE/ERDF est parfaitement règlementaire mais le principe de précaution devrait être appliqué.
Des pouvoirs locaux impuissants Comme sur de nombreuses questions environnementales (antennes relais, sites SEVESO…) les pouvoirs publics locaux sont totalement impuissants a juguler les projets de ce type. Pire: ils peuvent être parfois sollicités pour financer des mesures complémentaires afin de réduire le risque technologique ou sanitaire.
Julien Sage, adjoint au maire en charge de l’environnement, avait déjà alerté RTE/ERDF sur la question des ondes électromagnétiques avant la réunion du 30 janvier.

En conséquence, le Comité local EELV demande:

– Est il techniquement possible, oui ou non, de déplacer ce poste électrique sur un autre site ?
– La mise en place de mesures complémentaires afin de réduire encore la présence d’ondes électromagnétiques en dehors de l’équipement;
– L’inscription par la ville d’un périmètre entourant l’équipement afin qu’aucun logement ne puisse être construit en proximité directe;
– La possibilité, pour les riverains qui le souhaitent et qui sont dans la zone supérieure à 0,4 microtesla de céder leur bien à RTE/ERDF.

Il existe actuellement une pétition à signer par une association de riverain opposée
Le projet présenté par un communiqué de presse RTE/ERDF

2 réflexions au sujet de “Inquiétudes autour du projet de poste électrique

  1. Il faut être courageux pour lire jusqu’au bout, mais c’est très intéressant et ça fait un peu peur mais beaucoup d’autres menaces ont été mises en évidence et ont finalement fait peu de dégat esérons seulement qu’ERDF ait prévu le minimum contre les principales menaces (coupures à distance par des pirates & fraude sur la conso). J’ai été un peu choqué que le coût du compteur soit répercuté sur la facture: EDF ne fait-il pas des économies sur les techniciens qui se déplacent pour faire les relevés? Sinon, espérons que cela permettra d’étudier et réduire nos dépenses énergétiques ainsi que de lisser la consommation nationale pour éviter l’utilisation du charbon dans les périodes de conso éleve9e.@+

Les commentaires sont fermés.