Dans le cadre des Assises de la Ville, la ville de Nanterre a organisé un atelier participatif consacré à la thématique de l’apprentissage à tous les âges dans une perspective d’émancipation de toutes et tous.
Les participant-es ont formulé d’utiles propositions pour améliorer l’action de Nanterre qui seront présentées lors de la restitution générale du samedi 9 décembre au Palais des Sports. Sans anticiper sur les retours de cet atelier, le développement des liens inter-générationnels et l’accompagnement de la parentalité constituent des axes forts, que notre “ville apprenante” entend bien développer.
Dans cette dynamique, il nous appartient de nous mobiliser pour encourager l’éducation populaire, à savoir l’action complémentaire à celle de l’école des associations, mais également des dispositifs mis en place par les municipalités via les centres sociaux et culturels. Concrètement, cela vise notamment les activités périscolaires, les séjours de vacances permettant de s’ouvrir au monde,d’éveiller sa curiosité à travers des activités diverses, avec un cercle de personnes plus large et diversifié que celui défini par son origine familiale et sociale.
Lors de la conférence organisée le 7 novembre à Suresnes sur l’éducation populaire, des acteurs associatifs du monde du sport, du théâtre, ou acteurs environnementaux ont rappelé que chaque individu était producteur d’une culture qui lui est propre. Chacun-ne concourt à sa manière à produire d’utiles aspérités, sources de compétences et appétence permettant de sortir des cases, d’oser, de s’émanciper des assignations… En somme, comme l’a rappelé Jean Luc Borg du théâtre par le Bas, ils font tous et toutes partie d’un même écosystème qui canalise, voire sublime, des rages intérieures individuelles pour les transformer en une puissance collective agissante.
Au regard de leur rôle central pour la cohésion et le dynamisme de notre société, les acteurs de l’éducation populaire doivent pouvoir disposer de garanties fortes pour agir de façon autonome. On est loin du compte !
A l’évidence, le contrat d’engagement républicain, qui subordonne l’attribution de subventions à la signature d’une clause d’engagement de ne pas contribuer à troubler l’ordre public, ne contribue pas à cette garantie.
A l’évidence également, les orientations du gouvernement sur l’école publique, la police nationale, et les dispositifs de protection sociale sont basés sur le mode de l’assignation sociale, à contre-courant de l’idéal égalitaire de notre république où chacun peut trouver sa place quelle que soit son origine sociale. Comment donc s’étonner de ce paradoxe de voir des familles de quartiers populaires renoncer, par méconnaissance mais aussi défiance, à adhérer aux projets extra-scolaire d’éducation populaire et se replier sur elle-même.
Pour réactiver le pouvoir émancipateur de l’éducation populaire, il est grand temps que l’Etat mette fin à cette politique d’assèchement de ses acteurs. Au niveau de Nanterre, il nous appartient aussi de relier tous les acteurs capables d’agir aujourd’hui sur le territoire pour lui donner un nouveau souffle.