Une stigmatisation délétère
Quelle tragique mascarade que ce gouvernement dont les seuls leviers pour exprimer un semblant d’humanité et de proximité avec les Français, après le simulacre démocratique sur les retraites, consiste ici à donner une interview dans un journal de charme, là à s’exprimer dans un journal pour enfant, ou à orchestrer le “coming out”d’un ministre …
Cet enrobage prêterait à sourire, même de dépit, s’il ne s’accompagnait pas d’une minutieuse tentative de déstabilisation, voire d’anéantissement, de mouvements indispensables à la vitalité démocratique sur notre territoire, à l’instar de la Ligue des Droits de l’Hommeou du collectif Les Soulèvements de la Terre.
La démocratie ce n’est pas simplement voter à intervalle régulier sur un programme. C’est pouvoir dire NON quand des intérêts fondamentaux sont en péril, sans être affublé de l’étiquette absurde d’éco-terroriste”. Rappelons que l’Etat a été condamné pour inaction climatique et que les violences policières récentes accompagnées d’humiliations à caractère raciste ont été critiquées par le Conseil de l’Europe et l’ONU.
Dans ce contexte, nous sommes mobilisés pour que le financement de la mission d’intérêt général de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) ne soit pas subordonné à une appréciation de la portée politique de ses actions. Nous condamnons la menace du Ministre de l’intérieur de réviser ses subventions et nous appelons les Nanterriens à signer la pétition de soutien, initiée par le journal l’Humanité (https://www.humanite.fr/petition-humanite-ldh).
S’agissant du collectif Les Soulèvements de la Terre, la menace est explicite, puisque Monsieur Darmanin a annoncé sa volonté de dissoudre ce réseau investi dans la protection du vivant. Nous étions présents le 30 mars dernier devant la Préfecture des Hauts-de-Seine à l’appel de ce collectif pour dénoncer les violences policières et combattre les projets de bassines”. Dans ce contexte répressif, nous constatons la constitution de comités locaux dans toute la France, et sans doute prochainement à Nanterre.
En tant qu’élu-e-s, nous défendons un Etat de droit, où chacun-e peut trouver un mode d’expression adapté aux enjeux et à l’urgence, sans ingérence outrancière ni amalgame dangereux pour notre démocratie. Le gouvernement met dos à dos des combats émancipateurs, créateurs de liens, voire réparateurs, et les extrémismes anti-républicains, fossoyeurs de liens. Ce n’est rien d’autre qu’une stratégie d’éco-sabotage.
A quoi servent ce renvoi dos à dos de l’extrême droite et de l’extrême gauche et ces confusions lexicales entre lanceurs d’alerte et prétendus « terroristes intellectuels » ? A sécuriser la recherche de profits à court terme de quelques-uns. Nos dirigeants ne reculent devant rien pour protéger les intérêts financiers. Plus la lutte s’intensifie, plus ils montrent leur vrai visage !