UN DEVOIR DE SOLIDARITÉ ET D’ÉCOUTE À TOUS LES ÉCHELONS
Dans un contexte d’aggravation inédit des tensions géopolitiques, des inégalités sociales et des enjeux climatiques, nous devons faire front commun en consolidant ce qui constitue notre ADN à Nanterre : la solidarité.
Concrètement, il est urgent de parfaire les mécanismes de protection des plus vulnérables avec une coordination des institutions compétentes, en s’assurant que le département des Hauts-de-Seine joue enfin pleinement son rôle de chef de file en matière d’action sociale, mais aussi que l’ensemble des villes s’acquittent d’un devoir minimal, à défaut d’être exemplaires.
Lors de la 6ème Nuit Métropolitaine de la Solidarité du 26 janvier 2023, 3 015 personnes (dont 105 mineurs) sans solution d’hébergement ont été recensées sur Paris et 618 personnes – dont 11 à Nanterre – ont été recensées sur les territoires des 27 villes participantes de la Métropole du Grand Paris. Nous demandons que ce travail de recensement soit complété par un travail qualitatif d’analyse des situations de sans-abrisme signalées par les acteurs de l’aide aux personnes en errance, les bailleurs et les exploitants de parking. Nous veillerons à ce que ce travail qualitatif soit intégré dans le rapport définitif.
Par ailleurs, l’ampleur du nombre de personnes à la rue doit conduire les villes de la Métropole à prendre enfin la mesure de leurs obligations pour une répartition équilibrée des hébergements d’urgence. Comme il a été rappelé dans le communiqué de presse de la Ville du 26 janvier dernier, il suffirait que toutes les communes aient sur leur territoire 13 places d’hébergement pour 1 000 habitants (ratio moyen régional) pour tendre vers une résorption des carences d’hébergement d’urgence. Cette exigence de rééquilibrage doit être reconduite dans le prochain Plan Métropolitain de l’Habitat et de l’Hébergement (PMHH) et être strictement appliquée. Nous recommandons d’en faire une obligation légale assortie de sanctions dissuasives, sur le modèle de la loi SRU pour le logement social.
Il importe aussi de poursuivre le travail de mutualisation des actions sociales, mené par le tissu associatif Nanterrien. La création d’une instance de coopération visant à structurer ces démarches organisationnelles, annoncée à l’issue de l’enquête menée par l’Observatoire Local de la Vie Associative (OLVA) Nanterrien, s’inscrit dans cette dynamique.
Bien évidemment, ce dynamisme suppose que les bénévoles, en majorité retraités, restent en mesure de continuer à s’investir librement.
Le projet de report de deux ans de l’âge légal de la retraite constitue une attaque en règle du socle de notre tissu associatif, bien au-delà de son injustice. La mobilisation historique contre cette réforme nous appelle par conséquent à repenser un projet de société dans lequel le secteur non marchand aurait une valeur intrinsèque et disposerait d’un bouclier de valeur constitutionnelle contre des arbitrages destructurants pour le corps social.
Une solidarité effective repose sur une vraie écoute et des solutions humaines. Lorsqu’une personne sans abri appelle le 115, elle a certes besoin d’un soutien logistique, mais il lui tient à cœur d’exprimer une solitude et de partager une douleur. Or, la stratégie actuelle vise à automatiser les centres d’appels pour fluidifier les trafics et optimiser les frais de fonctionnement ! Ce qui devrait être un ultime point d’accroche devient le point culminant du délaissement de ceux qui n’ont plus rien, et bien souvent plus personne.
Enfin, la solidarité n’a pas de frontière. Nous avons tous et toutes été saisis d’effroi par le séisme survenu en Turquie et en Syrie. Nous rappelons que chacun.e peut faire un don via les liens référencés sur le site internet de la Ville au profit de différentes ONG. https://www.nanterre.fr/actualite/3929/57-actualite.htm