“ Quand les blés sont sous la grêle
Feu qui fait le délicat
Feu qui songe à ses querelles
Au coeur du commun combat” ( https://www.poesie.net/aragon4.htm)
Cette citation de Louis Aragon extraite de la “Rose et le Réséda” appelle à se rassembler et à mettre en œuvre un projet d’action commun lorsque l’essentiel, à savoir nos libertés, sont menacées.
Ce sentiment de péril nous a habité lors de la présentation du projet de loi “sécurité globale” contre lequel nous nous sommes activement mobilisés, aux côtés de plus de 150 000 citoyens solidaires et attachés au pacte républicain.
Nous avons à priori obtenu un recul du gouvernement sur le controversé article 24 qui s’évertuait à institutionnaliser “une liberté floutée”, mais la question de la surveillance généralisée liée au recours de drones reste intacte. Elle est incompatible avec l’article 12 de la Déclaration des droits de l’homme qui dispose que “nul ne sera l’objet d’immixtions arbitraires dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance, ni d’atteintes à son honneur et à sa réputation. Toute personne a droit à la protection de la loi contre de telles immixtions ou de telles atteintes”.
Dans un contexte de violences policières qui ne sont pas un slogan anarchiste, mais une réalité avérée, en témoigne l’agression de Michel Z, ces dispositions génèrent une prise de conscience de la nécessité de créer des digues de protection contre des dérives autocratiques…
Mais, nous devons élargir notre champ d’action et faire pression pour que l’intégration de la protection du climat dans notre Constitution, souhaitée par les membres de la Convention Citoyenne pour le Climat, ne constitue pas une voilure masquant le détricotage d’un ensemble cohérent et indissociable de propositions . A titre d’exemple, l’opposabilité des droits et l’effectivité des protections suppose également que le crime d’écocide soit créé et pas simplement un délit général de pollution.
C’est dans cet esprit de combativité au niveau local que nous avons organisé une conférence en ligne ouverte à tous sur l’incompatibilité de notre société de consommation avec la lutte contre le réchauffement climatique.
Cette conférence nous a rappelé le chemin à parcourir tous ensemble pour atteindre les objectifs de la COP21 de stabilisation des températures avec une hausse contenue à 2 degrés par rapport à l’ère pré-industrielle. Cela supposerait 85 millions de Tonnes d’émission carbone, soit un maximum 2 Tonnes de CO2/ habitant… quand la moyenne en France se situe aujourd’hui autour de 11 Tonnes.
Nous devons toutefois garder notre flamme intacte et essaimer de bonnes pratiques, à l’image de cette infirmière qui lors de cette conférence nous a fait part du projet “santé et développement durable” qu’elle a porté et visait à réduire l’utilisation de gaz polluants en bloc opératoire. Ce projet devait générer une économie de 100 000 euros, mais il remettait en question des habitudes et s’est heurté à des levées de boucliers de la direction. Nous prêchons parfois dans le désert, mais nous devons persévérer dans une saine confrontation.
Même lorsque des vaccins seront largement disponibles, – et la route est encore longue – il ne s’agira pas de simplement revenir au monde d’avant mais de faire croître les initiatives pour que le monde d’après soit plus résilient et plus solidaire !
En pensant particulièrement à tous ceux qui sont touchés par la maladie, l’isolement ou la précarité, nous souhaitons à toutes et à tous une année 2021 porteuse de progrès et de bonheur partagé.