Agissons localement pour donner corps aux propositions de la convention citoyenne
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Après neuf mois de travaux, les 150 citoyens de la Convention Citoyenne pour le Climat ont constitué une plate-forme prometteuse de 149 propositions visant à réduire de 40% les émissions de gaz à effet de serre tout en préservant la justice sociale. A noter, en particulier, la proposition de limiter les dépenses effectives des plus précaires à 10% lors de la rénovation énergétique de leur logement  ou le recours aux  chèques alimentaires pour une alimentation durable.

Est-ce que cet ensemble ambitieux de propositions, formant un tout indissociable, conformément aux attentes de la Génération Climat, ne risque pas d’être dénaturé ?

Le président Macron avait promis de reprendre “sans filtre” l’ensemble de ces propositions. 

Or, les prises de position successives des représentants de l’Etat viennent briser la dynamique citoyenne.

Le Président Macron n’a retenu que 146 propositions, excluant d’emblée une limitation de la vitesse sur les autoroutes à 110 km/h, une taxe de 4% sur les entreprises versant plus de 10 millions de dividendes et la modification du préambule de la constitution.

Dans la foulée, l’ancien ministre de l’économie a rejeté la proposition de baisse de la TVA sur les trains visant à les rendre plus accessibles et a dit non à l’interdiction de la publicité sur les produits les plus émetteurs de gaz à effet de serre.

La majorité présidentielle de l’Assemblée Nationale s’est opposée au renforcement des malus sur les véhicules polluants et à la suppression des niches fiscales pour les énergies fossiles.

Pour compléter ce tableau noir des renonciations, revenons sur l’annonce le 30 juin dernier par la secrétaire d’Etat à l’économie du refus de la demande de moratoire pour l’attribution des fréquences de la 5G.

Pourtant, la Convention Citoyenne se contentait de demander d’évaluer les avantages et les inconvénients de la 5G par rapport à la fibre avant et non après l’octroi des licences, prévu fin septembre.

Quelle urgence y avait-il à devancer la remise du rapport de l’ANSES sur les incidences environnementales et sanitaires de la 5G, attendu au premier trimestre 2021 ? Ce passage en force ne fait qu’accroître la suspicion d’enfermement dans une course technologique et financière effrénée. 

Seul compte le potentiel d’échange de données à la seconde, mais quid de la hausse induite de la consommation électrique, génératrice de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale ? Quel surcoût pour les ménages lié à l’achat de téléphones compatibles et quelle pollution  leur fabrication va t’ elle générer ? Quelles futures   conditions de « survie » pour les personnes « électro-hyper-sensible » ? Et surtout, quels progrès économiques et avancées sociales  ?

Il faut agir, non pas en s’appuyant sur des bases tronquées, mais en prenant la mesure de l’urgence, reconnue lors des municipales. Espérons que les contrats de développement écologique territoriaux constituent un premier point d’appui pour rectifier le tir et restons combatifs à l’image des 150 citoyens constitués en association et des maires mobilisés pour que l’Etat leur donne les moyens d’agir pour décliner ces propositions, et on le sait à Nanterre, dans un contexte économique et social dégradé pour une part de plus en plus importante de la population.

Bonne rentrée à tous.

Les élus du groupe EELV, Génération.S, Citoyens

eelv.generations.citoyens@mairie-nanterre.fr