Amazonie, Sibérie , Afrique, Indonésie, Canaries, Etats-Unis… attisés par l’industrie agricole, les feux de forêts gagnent tous les continents de la planète ; la sécheresse transforme en fétus de paille les plus anciennes forêts primaires, libérant des tonnes de carbone dans l’atmosphère et de nouveaux champs de monoculture pour produire toujours plus, à moindre coût, des ingrédients ultratransformés de mauvaise qualité, qui contribuent à l’épidémie d’obésité.
Timidement, nos gouvernants acculés prennent enfin les décisions qui auraient dû être prises depuis plusieurs décennies, mais sans rien changer au système, voire en contestant la réalité.
Alors que le climat s’emballe, avec deux canicules en moins d’un mois en France, une première depuis plusieurs siècles, après un record de température battu à Paris avec 42° et une des pires sécheresses que la France ait connue, les pollutions invisibles continuent de pourrir nos cours d’eaux, les sols, l’air, et toute la chaîne alimentaire. Le glyphosate, molécule chimique propriété de Monsanto, fait dorénavant partie des éléments qui composent le sang de tous les enfants nanterriens. Mais puisqu’il n’a pas d’effet nocif avéré, la puissante firme peut continuer de commercialiser ce produit, dont la nocivité pour la biodiversité est, elle parfaitement reconnue. Chaque nanterrien absorbe jusqu’à 10 grammes de microplastiques par semaine ; mais là encore, comme il n’y a pas d’effet prouvé sur la santé, on se permet de repousser la sortie du plastique jetable aux calendes grecques. Alors que la pollution aux particules fines empoisonne la vie de millions de franciliens, jusqu’à causer la mort prématurée de plusieurs milliers de personnes par an, les firmes automobiles continuent de produire des véhicules truqués qui permettent de passer les tests anti-pollution.
Face à cette hérésie, les écologistes, lanceurs d’alertes, sont exclus des cercles de pouvoir, traités de menteurs ou d’alarmistes, voire assassinés. En France, les politiques font semblant d’agir en annonçant des mesures largement insuffisantes et refusent de s’attaquer au cœur même de la crise environnementale et sociale. Pourtant alertés, par les jeunes et les moins jeunes qui se sont mobilisés par millions dans les marches pour le Climat, par des initiatives citoyennes courageuses tel que le World Clean up Day, les annonces timides vont bon train sans être suivies d’effets et bien évidemment sans résultats tangibles.
Nous ne pouvons demander aux pyromanes d’éteindre le feu qu’ils ont allumé : il n’y aura pas d’avenir sans écologie, il n’y aura pas d’écologie sans écologistes.
Alexis Martin, Dominique Debras, Julien Sage