Vidéosanction, « pensez aux attentes des citoyens »
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Texte de mon intervention lors du conseil municipal du 31 mars concernant l’adoption de l’installation de la vidéosurveillance.

« La vidéosurveillance rebaptisée vidéoprotection que j’appellerai vidéosanction n’est pas une technologie neutre pour la liberté individuelle.

 

Toute personne derrière un écran d’ordinateur pourra suivre vos déplacements ou vos rencontres ; il faut que vous en preniez conscience. Pour citer Georges Orwell : « Big Brother va vous regarder ». N’ayez crainte je n’irai pas plus loin sur ce terrain.

Car je sais déjà que certains d’entre vous pensent que je fais preuve d’idéalisme et qu’à part critiquer je n’ai rien à proposer pour lutter contre la délinquance au quotidien. Et bien je répondrai à celles et ceux qui pensent cela qu’ils se trompent. J’ai une solution à vous proposer : le retour à la police de proximité. Cette police avait été supprimée en 2003 par le ministre de l’intérieur de l’époque Nicolas Sarkozy. Car selon son style habituel à l’emporte-pièce que tous les élus de droite de cette assemblée connaissent bien et apprécient beaucoup, Nicolas Sarkozy reprochait à cette police de proximité mise en place par la gauche de jouer le rôle, je cite, d’ « assistante sociale ». Cinq ans plus tard, en 2008, comprenant qu’être présent sur le terrain est indispensable pour combattre la délinquance ce même Nicolas Sarkozy alors devenu président de la république va demander que soient créées des unités territoriales de quartier, autre nom pour appeler la police de proximité. Seulement à peine une année s’est écoulée, que ces fameuses unités territoriales de quartier ont dû disparaître pour des raisons d’économie budgétaire. Voilà la vraie raison de la disparition de la police de proximité, des ilotiers, mes chers collègues : les restrictions budgétaires. Autrefois, dans les quartiers, on trouvait des îlotiers. C’était des policiers qui connaissaient tout le monde, qui rencontraient les parents, les éducateurs, les commerçants, les associations…

Ce soir, on nous propose de remplacer l’humain par la vidéosurveillance parce que tout simplement cette dernière coûte moins chère que la police de proximité.

Oui, il faut l’admettre : installer des caméras coûte moins cher que payer un salaire mensuel de gardien de la paix.

Mais à terme si on veut résoudre réellement les problèmes de délinquance et pas uniquement remplir les prisons, il faudra passer par de l’humain.

Alors au lieu de voter tous d’un même mouvement unanimiste et suiviste, pour la vidéosurveillance je vous propose de lancer une concertation auprès des habitants de Nanterre pour savoir s’ils veulent des caméras ou des policiers.

Alors, plutôt que des caméras : privilégions l’humain et la prévention, développons le nombre d’agent de la tranquillité publique et de médiateur de nuit, élargissons les compétences des agents de la surveillance de la voie publique ! Et pourquoi pas réfléchissons à une police municipale qui comblerait les défaillances de l’Etat ?

Le débat est lancé mais mes chers collègues ne tombez pas dans le « miroir aux images » pensez à nos concitoyens qui attendent autre chose que des caméras. »