Interview de Julien Sage dans le Nanterre info de février 2015 à propos du nouveau plan local d’urbanisme (PLU) de Nanterre
Quel est l’esprit de ce nouveau PLU, pour l’élaboration duquel vous avez consulté les citoyens au printemps dernier ?
Julien Sage : Nous sommes aujourd’hui dans une logique de couture tout en veillant à respecter l’existant. Dans le précédent PLU, il y avait de grands projets d’aménagement sur de grandes parcelles. Restent aujourd’hui des parcelles plus petites ou plus compliquées à aménager. On s’est rendu compte que l’ancien PLU n’était justement pas adapté à cette situation. Nous avons donc travaillé cette question de façon la plus fine possible.
Il y a également la notion de mixité qui est très importante. Par exemple, chaque fois que possible nous allons chercher à mélanger, dans les zones d’activités, des activités tertiaires, commerciales, etc. en travaillant projet par projet, bâtiment par bâtiment.
Pourquoi avoir organisé cette grande consultation ?
- S. : Si on veut travailler finement les projets et qu’ils soient plus respectueux de l’existant, il faut connaître les attentes de ceux qui vivent dans les secteurs concernés. Chacun a le droit d’apporter sa pierre à l’édifice. Et puis, bien évidemment, il s’agissait de rester dans la tradition nanterrienne : on ne fait rien tout seul. On ne peut pas aménager une ville sans ses habitants.
Quelles sont les nouveautés de ce PLU ?
- S. : Il y en a plusieurs et je ne vous citerai que quelques exemples très concrets. Le premier, c’est l’utilisation de la cinquième façade, la toiture, avec l’idée qu’elle devienne utile à quelque chose en la végétalisant ou en y installant des panneaux solaires. La seconde innovation concerne les coeurs d’îlot verts, l’idée étant de les préserver et les agrandir. Nous avons également travaillé sur l’énergie, en cherchant à dynamiser la rénovation thermique et à développer les bâtiments à énergie positive. Autre exemple, de l’ordre du détail : on propose un aménagement spécifique des clôtures séparatives des propriétés plus favorable à la végétation et aux petits mammifères de type hérisson. Plus largement, on a aussi travaillé sur les limites de zones en cherchant à atténuer les différences de hauteur entre les bâtiments, immeubles et pavillons.
Avec la création de la Métropole du Grand Paris, l’élaboration des PLU ne devrait plus relever de la compétence des communes mais des territoires. Quelles peuvent être les conséquences pour Nanterre?
- S. : Il y a encore un grand flou et, dans ce flou, on sait que l’on va perdre une partie de la main. Les enjeux pour la ville peuvent donc être énormes. Les dirigeants de la métropole vont-ils rester sur de grands objectifs intercommunaux ou vont-ils se diriger vers un aménagement plus précis ? Pour le moment, on ne connaît pas le périmètre d’action de la future métropole. Il était donc absolument indispensable de faire ce PLU.
Pourquoi ?
- S. : Parce qu’avec ce PLU, on réaffirme ce qu’on est, ce qu’on veut faire et avec quels objectifs. Mais on sait d’ores et déjà que demain, en plus de l’État, du Stif, de la région, du département et de la ville, il y aura un acteur supplémentaire. Et il sera maître du débat. Mais nous, nous comptons bien poursuivre sur la voie de l’aménagement partagé pour continuer à avoir un PLU qui convienne à Nanterre et à ses habitants.
PROPOS RECUEILLIS PAR CHRISTELLE GARANCHER