Intervention de Julien Sage lors du conseil municipal du 31 mai.
« Depuis plusieurs mois, les habitants du quartier Boule / Champs-Pierreux subissent un chaos sans précédent. En effet, une opération de logements menée par Citalis-Cogedim, se construit à l’angle de la rue Sadi-Carnot et de la rue Abbé-Hazard. Au total, ce sont près de 170 logements qui ont été livrés en 2010.
Cette opération à été gérée entièrement par un promoteur privé, sans que la ville ne puisse intervenir en aucune manière – si ce n’est pour la réalisation des 40% de logements sociaux qui seront gérés par l’office HLM de la ville.
Le premier problème, souvenez vous en, c’était l’afflux prévisible de plusieurs dizaines d’enfants supplémentaires à l’école primaire et maternelle Joliot-Curie. En prévision, et en moins de 2 ans, il aura fallu à la ville sortir de terre 5 nouvelles classes et un réfectoire pour accueillir cette nouvelle population scolaire.
Mais plus récemment, lors de la vérification du permis de construire, ce sont 1300 réserves qui ont été soulevées par l’office municipal et les habitants, uniquement sur la partie liée au logement social. Parmi elles, les locataires n’ont pas pu utiliser pendant plusieurs mois leur parking, inaccessible pour raisons de sécurité. Dès lors, les rues alentours, à commencer par la rue Abbé-Hazard, se sont transformé en parking à ciel ouvert. Pour ne pas pénaliser une deuxième fois les habitants, la ville n’a fait procéder à aucune verbalisation, excepté évidemment pour les véhicules susceptibles de gêner la circulation.
L’ouverture du LIDL, la petite supérette qui nous était présentée comme « de grande proximité », a généré de nouveaux trafics de voitures dans le quartier. Renforcé par le fait que l’enseigne a généreusement inondé de publicité tous les quartiers de Nanterre. L’enseigne, qui ne dispose pas de parking propre, fait stationner les véhicules de ses clients le long de l’avenue Sadi-Carnot, sur les pistes cyclables, les trottoirs, les passages pompiers, en double file, et sur les bateaux des garages… et se désintéresse complètement de la situation.
Pire encore : malgré une imposante réserve qui devait lui servir de garage pour son véhicule de livraison, l’enseigne se fait livrer par un camion beaucoup trop grand, bloquant ainsi la rue Abbé-Hazard et l’accès des riverains et des salariés de la rue à leur parking.
Les habitants du nouvel immeuble se sont constitués en Collectif pour agir auprès du promoteur et auprès de la ville, afin que des solutions soient trouvées. L’office, pour sa part, s’occupe activement de la mise en conformité des logements avec le permis de construire, et suit attentivement les travaux. Pour notre part, en priorité, nous nous sommes intéressés à la question de l’espace public et des désordres liés au stationnement.
Réunis en coordination de territoire, la semaine dernière, la municipalité et les services de la ville étudient actuellement une méthodologie qui sera présentée au Maire ainsi qu’à l’adjoint au maire en charge de la gestion de l’espace public dans les plus brefs délais.
VVoici quelques pistes de réflexion, pour votre information :
– Tout d’abord que des plots bétons de type GBA soient placés dans la rue Abbé-Hazard pour différents tests, et ce, dès cet été. Plusieurs dispositions seront tentées pour trouver, avec les riverains, la configuration future de la rue. Ils visent à empêcher le stationnement des clients de la supérette sur l’un des sens de circulation.
– Dès que possible, nous proposons d’étudier une mise en stationnement régulé à proximité de la supérette, pour que les véhicules clients puissent y être orientés.
– Enfin, avec le Collectif mais bien sûr également avec les habitants du quartier, nous proposons à moyen terme un réaménagement de l’avenue Sadi-Carnot et de la rue Abbé-Hazard, dans la continuité du carrefour Joliot-Curie récemment réaménagé et en prévision du futur carrefour de l’avenue Georges Clémenceau. La rue Sadi-Carnot devra accueillir du stationnement, pour répondre à cette nouvelle demande, mais aussi et surtout des passages piétons plus sécurisés pour les enfants qui fréquentent le groupe scolaire Joliot-Curie.
Ces incidents démontrent qu’un problème se trouvant dans un espace public est souvent lié à une origine privée. Il ne serait pas juste que la ville ne s’occupe que des désordres constatés sur l’espace public, sans comprendre comment ils sont arrivés là. En proposant une solution dès cet été, en organisant des tests avec les habitants, nous espérons pouvoir trouver une solution de secours rapidement, sans négliger la nécessité de requalifier durablement cette rue.
Je vous remercie. »
2 réflexions au sujet de “Les problèmes du quartier la Boule / Champs-Pierreux”
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Pourquoi, il n’y a pas eu la même déclaration et le même empressement, quand le promoteur est la ville qui fait des dégâts encore plus important à la résidence de l’avenir.
Quand aux réserves, elles ont été plus nombreuses à la résidence de l’avenir qui d’ailleurs ont intenté un procès. Mais comme la mairie est le promoteur, aucune écoute des services et des élus, seule réponse aux habitants, « c’est quand même mieux que la cité d’où vous venez ! »
Deux poids deux mesures ?
Par ailleurs, la délivrance du permis de construire pour une enseigne de type lidl signifie qu’en amont la commune connaît parfaitement toutes les modalités de gestion de ce type d’enseigne.
Bonjour,
Faire un rapport entre la résidence de l’avenir et la Rue Abbé Hazard, est un peu rapide.
Ni le promoteur, ni la ville n’étaient les mêmes. Les problèmes rencontrés, et la qualité intrinsèque (HLM, accession à la propriété, accession aidée…) n’étaient pas les mêmes. Dire ensuite qu’il n’y a eu aucun accompagnement, aucune écoute des services, aucun suivi est encore plus faux.
Enfin, la délivrance du permis de construire (ou plutôt l’autorisation d’ouverture) sur le LIDL s’est faite sur la base d’un « commerce de grande proximité », induisant de faibles déplacements en véhicules. A noter qu’il s’agit de la première fois qu’un LIDL ouvre dans les environs. Les exemples de ED, commerce visant le même public, ont démontré que ce type de commerce n’entraînait pas forcément de fort trafic de véhicules.
Nous avons peut être manqué du don de voyance… que LIDL communique dans toute la ville n’était pas prévu; que ses prix soient plus attractifs que ceux de ED n’étaient pas évident, que tant de clients viennent si rapidement découvrir cette enseigne non plus. LIDL a communiqué jusqu’au Petit Nanterre, c’est regrettable car cela induit des déplacements automobiles.
Et puis, le positionnement géographique de ce commerce à révélé de véritables incidences qui découvrent les problématiques urbaines de ce quartier, inexistantes lorsqu’il n’avait ni commerces ni habitations.
Enfin, l’enseigne n’avait jamais dit qu’elle se ferait livrer par un camion incapable d’entrer dans la réserve construite à cette effet…
Pour preuve, sous maîtrise d’oeuvre de la SEMNA, les commerces qui ont ouvert avenue Clémenceau n’ont pas engendré ce type de problématique. Preuve que, lorsque la ville et les pouvoirs publics sont bien présents, de nombreux problèmes peuvent être évités.
En tant qu’élus écologistes et dans la mesure de notre poids, nous ferons ce qu’il faut pour résoudre cette situation, et nous serons d’autant plus vigilants à l’avenir pour l’implantation de nouveaux commerces.