Nous partageons complétement le texte de la tribune parue dans le Journal du Dimanche des 11 et 12 avril 2015; c’est pourquoi nous le reproduisons ici.
Loin de la question qui occupe régulièrement les médias sur la participation ou non au gouvernement, des centaines d’élus écologistes agissent au quotidien. L’écologie réelle n’a rien à voir avec cette frénésie politicienne qui caricature et enferme les écologistes dans un débat qui n’est pas le leur. L’écologie réelle, ce sont des centaines d’actions concrètes pour lutter contre la pollution de l’air et de l’eau, pour isoler des milliers de logements et permettre aux familles de faire des économies d’énergie, pour améliorer les transports collectifs de nos concitoyens.
L’écologie réelle, c’est le plan de lutte contre la pollution de l’air à Paris, avec une aide financière à tous les professionnels qui abandonnent leur véhicule polluant pour un véhicule propre.
L’écologie réelle, c’est la fin de la publicité dans l’espace urbain à Grenoble.
L’écologie réelle, c’est une politique volontariste pour l’amélioration de la qualité l’eau en Pays de la Loire, avec plus de 1.800 opérations pour diminuer l’utilisation des pesticides dans les collectivités, restaurer les rivières et économiser les ressources en eau.
«L’écologie réelle, c’est un fonds de 10 millions d’euros pour les projets d’énergie renouvelable dans la région Rhône-Alpes»
L’écologie réelle, c’est le Pass Navigo Unique pour pouvoir se déplacer partout en Ile-de-France pour 70 euros par mois en transports collectifs, et la sortie du diesel des 9.000 bus franciliens, le plus grand réseau de France.
L’écologie réelle, c’est la carte ZOU! en région PACA qui offre à ses 170.000 détenteurs, la gratuité des transports collectifs pour les étudiants, 90% de réduction pour les personnes sans emploi et une tarification attractive pour tous afin de laisser sa voiture au garage.
L’écologie réelle, c’est l’isolation thermique de 60.000 logements en Nord-Pas-de-Calais et 20.000 emplois pérennes potentiels à terme grâce à ce programme.
L’écologie réelle, c’est un fonds de 10 millions d’euros pour les projets d’énergie renouvelable dans la région Rhône-Alpes et 15% d’économie sur les factures d’énergie de milliers de familles.
L’écologie réelle, c’est le soutien aux sept territoires ruraux d’Aquitaine engagés dans une démarche Territoires à Energie Positive, qui préparent leur autonomie énergétique et expérimentent une gestion locale de l’énergie.
L’écologie réelle, c’est, en Picardie et en Rhône-Alpes, la mise en place, pour la première fois en France, de politiques de santé environnementale régionales, pour améliorer la qualité de l’air intérieur et de l’alimentation, développer la chimie verte et sûre, et réduire des inégalités territoriales de santé.
L’écologie réelle ce sont trois régions qui lors du procès Erika, face au lobby pétrolier, s’associent et font reconnaitre, pour la mer, le préjudice écologique.
L’écologie réelle, c’est l’action des élus régionaux pour que la formation professionnelle bénéficie à ceux qui en ont le plus besoin et, en particulier, aux demandeurs d’emploi et aux personnes les moins qualifiées
L’écologie réelle, c’est faire émerger des emplois dans l’économie sociale et solidaire, les énergies renouvelables, l’aide aux personnes, etc.
«Nous travaillons chaque jour à refonder notre modèle de société autour de la transition écologique et de la solidarité»
L’écologie réelle, ce sont aussi des lois votées au Parlement comme le principe de précaution sur les ondes électromagnétiques ou la mise en place de nouveaux indicateurs de richesse pour mettre fin à l’hégémonie du PIB et repenser notre modèle de développement.
L’écologie réelle, c’est enfin et surtout le souci constant de tous les élus et militants écologistes de prendre soin de toutes celles et tous ceux qui se sentent abandonnés par les politiques publiques : chômeurs, personnes âgées, jeunes décrochés de l’école, petits artisans, commerçants et agriculteurs, habitants des territoires désertés par les services publics.
Les politiques menées jusqu’ici ont montré leur inefficacité face aux enjeux sociaux, économiques et environnementaux actuels. Cette impuissance à répondre aux attentes des citoyens est majoritairement la cause de la défiance des électeurs, qui se traduit par le niveau élevé de l’abstention et du vote protestataire.
Nous n’avons pas toutes les réponses face à la désespérance, mais nous travaillons chaque jour à refonder notre modèle de société autour de la transition écologique et de la solidarité qui seules peuvent répondre au chômage, aux difficultés des entreprises, à l’exclusion, comme au dérèglement climatique, à la pollution et à la perte de biodiversité qui compromettent l’avenir de nos enfants… Les manœuvres politiciennes ne peuvent qu’éloigner un peu plus les citoyens de leurs élus, au moment même où nous devons leur redonner confiance dans l’action publique. Le débat omniprésent sur la participation au gouvernement occulte la réalité de l’action des écologistes. Il est temps qu’enfin les obsessions ministérielles se taisent pour donner à voir ce qu’est réellement l’écologie : une action quotidienne et déterminée pour les citoyens et leur environnement.
Signataires :
Danielle Auroi, députée, présidente de la commission Affaires Européenne
David Belliard, co-président du groupe écologiste à la mairie de Paris
Sophie Bringuy, vice-présidente de la région Pays de la Loire
Thierry Brochot, conseiller régional Picardie
Sophie Camard, co-présidente du groupe écologiste en région PACA
Emmanuel Cau, vice-président de la région Nord-Pas-de-Calais
Jean-Charles Kohlhaas, conseiller régional Rhône-Alpes
Lucille Lheureux, adjointe au maire de Grenoble
Monique de Marco, vice-présidente de la région Aquitaine
Philippe Meirieu, vice-président de la région Rhône-Alpes
Janick Moriceau, conseillère régionale de la région Bretagne
Christophe Najdovski, adjoint au maire de Paris
Jean-Yves Petit, vice-président de la Région PACA
Sandrine Rousseau, vice-présidente de la région Nord-Pas-de-Calais
Pierre Serne, vice-président de la Région Ile-de-France
Eva Sas, députée, vice-présidente de la commission des Finances
Mounir Satouri, président du groupe écologiste à la région Ile-De-France
Djamila Sonzogni, conseillère régionale Alsace
François Veillerette, vice-président de la région Picardie